vendredi 19 octobre 2012

Hanz Zimmer ou la réutilisation de thème dans sa perfection la plus ultime

  S'il y a bien quelque chose dont je ne peux me passer, en tout circonstance, c'est bien la musique. Je vis, je respire la musique. Nulle part sans mon baladeur et mon casque. Nulle part sans ma collection sonore du moment. La musique rythme ma vie et ma vie est rythmée par la cadence de ces pistes. Je ressens la musique de tout mon être, je ne peux vivre sans car elle est partie intégrante de ma vie. Elle m'aide à exprimer mes émotions, à placer des mots sur ce que je ressens. C'est un exercice que je fais depuis le lycée, où j'ai réappris à exprimer ce que je ressentais et pas à le garder, comme dans les autres matières. La musique, c'est mon expression personnelle, même si je ne suis pas capable de l'écrire - à mon grand regret.

  Il y a des titres, comme ça, que j'ai depuis des années sur ma PSP. Comme la plupart des génériques composés par Danny Elfman. Je possède également plusieurs titres plus ou moins classiques, des génériques surtout, de film ou d'animes. J'aime particulièrement les génériques composés par M. Au delà d'aimer sa voix, je suis surtout attirée par la poétique de ses chansons (Les triplettes de Belleville, La Seine).


  Venons-en aux faits. J'ai regardé il y a un mois le deuxième volet de Sherlock Holmes, réalisé par Guy Ritchie. Le premier m'avait absolument ravie, tant au niveau musical qu'au niveau scénaristique. Mais là, ça a été une révélation. Hans Zimmer a repris le thème du premier film, certes, mais l'a transformé en une magnifique bande originale finalement très originale, qui colle exactement à tous les moments du film.

  Le thème est aussi sombre que dans le premier. Les premières pistes sont parfois très violentes  alors que les intermèdes sont très calmes. Cependant, ces intermèdes interviennent à des moments où la tension monte pour les personnages. Je parle bien entendu du "tic-tac" symbolisant la bombe de la première partie du film, qui nous accompagne jusqu'à la sixième piste. D'ailleurs, cette piste marque vraiment la scission entre deux parties du film. Avec Romanian Wind, on sent qu'on entre dans une autre phase de l'histoire, voire le dénouement. En fait, la musique correspond tout à fait au scénario et contribue même à visualiser ce scénario. Et c'est ça pour moi le noyau dur, la fonction principale de la musique de film.
  La musique doit créer l'ambiance, par son occurrence ou son absence. Arriver à suggérer plus que l'image grâce à la culture commune des spectateurs. C'est ça que Hans Zimmer a réussi à faire. Prenons par exemple Two mules for Sister Sara, la piste qui passe sur la scène où Sherlock, Watson et leurs compagnons parcourent la forêt à cheval. Le rythme suggère le galop, le trot, en bref le rythme du cheval mais les flutes rajoutent un élément assez... inhabituel qui se traduit à l'écran par l'absence de contrôle de Sherlock sur son cheval. On s'attendrait à une piste "linéaire" et "normale", typée western (en tout cas, c'est ce à quoi cette piste m'a faite penser), mais on a des trilles qui sortent de nulle part, improbables, qui interrogent le spectateur : mais pourquoi a-t-on des éléments musicaux aussi incontrôlés sur un thème destiné à un homme qui est censé pouvoir tout contrôler ?


  Finalement, je veux vous parler du générique.  Le thème commence par un petit rappel, au clavecin, du thème principal, puis une reprise un poil différente au violon, plus soutenue. À première écoute, on penserait qu'il s'agit exactement du même morceau que pour le premier volet. Pour rappel, le premier, Discombobulate, traduisait exactement la notion de la surprise, de la confusion gênante avec ses intervales rapprochées, mais paraissait après plusieurs écoutes trop lent. Dans la seconde version, qui est beaucoup moins utilisée que dans le premier film, la ponctuation du rythme est différence. Au lieu d'avoir comme un 1/4, on a plutôt un 2/4. Je veux dire par là que le rythme tombe deux fois plus souvent, et de ce fait appuie chaque temps accentué. Il y a là un effet de régularité qui rejoint un peu le mouvement de l'horloge qu'on entend dans une grande partie de la bande-originale.



 Pour moi, Hanz Zimmer a surmonté toutes les difficultés qu'il avait laissée dans la première bande-originale. Celle-ci "coule de source" : je vois le film se dérouler devant mes yeux quand j'entends une piste. C'est vraiment ce qui m'a donné envie d'acheter le cd : retrouver l'ambiance du film par la musique. Et c'est ce qui m'importe quand je regarde un film, c'est tout d'abord sa musique, car pour moi, un film perd une grande partie de son charme si la musique ne correspond pas à son déroulement. Mais je ne compte pas les bandes originales asiatiques dans cette optique, cependant, car la bande-son peut suggérer bien autre chose chez eux que l'accompagnement du film. 

 
À bientôt pour un nouvel article !

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